A jean Guehenno elle guide les jeunes vers la meilleure voie professionnelle
VANNESMAG #135 | SEPTEMBRE - OCTOBRE 2022 • 7
À 15 ans, pas toujours évident de trouver sa voie professionnelle et cela
l’est encore moins avec des troubles cognitifs. Anne Dollo, coordinatrice
du dispositif Ulis au lycée professionnel Jean Guéhenno, accompagne les
jeunes en difficulté dans leur formation
Trouver sa voie lorsque l’on
vit une situation de han-
dicap ne doit pas être un
parcours du combattant.
Au lycée professionnel
Jean Guéhenno, Anne Dollo, ensei-
gnante d’éco-gestion spécialisée en
communication, est coordinatrice du
dispositif Ulis (Unité localisée pour l’in-
clusion scolaire) depuis 2011. Chaque
année, elle se démène pour accompa-
gner au mieux ceux qui ont intégré le
dispositif, une dizaine de jeunes de 15
à 19 ans qui bénéficient d’aménage-
ments, de stages, d’activités d’ouver-
ture. « Nous accueillons des élèves avec
des troubles des fonctions cognitives,
ce qui peut générer des difficultés d’ap-
prentissage, de la lenteur, de la fatigabi-
lité, ou des besoins pédagogiques spéci-
fiques. Ils sont inscrits dans un des trois
CAP, équipier polyvalent de commerce,
serrurerie-métallerie, ou mécanique
cycle, mais ils ne
sont pas forcément
encore fixés et mon
travail est de gar-
der des ponts »,
explique-t-elle. Très investie, Anne
multiplie les projets et les relations
avec diverses formations internes à
l’établissement ou extérieures, mais
aussi des entreprises, ou des associa-
tions afin d’enrichir leur parcours de
multiples expérimentations. Ici, une
vente de chocolats permet de récolter
des fonds et de créer un argument de
vente. Là, un atelier lecture qui aide
à la compréhension et à la confiance
en soi. D’autres projets les ont menés
au Pays de Galles, en Allemagne,
et plus récemment en Espagne sur
des fonds Erasmus. « Les élèves de
restauration les ont initiés aux gestes
professionnels et ils ont préparé un plat
typique pour les élèves de Gijón ». Avec le
Collectif antibaccharis, ils participent à
l’arrachage de cette plante invasive du
littoral, et ont même inventé un outil
spécifique avec les élèves de métalle-
rie : le baccharrache. « On a aussi fait
venir des joueurs du RCV sur une session
d’arrachage et en retour ils nous ont invi-
tés à un match ! »
Bien qu’ils soient inscrits dans un
CAP, ils peuvent continuer d’affiner
leur projet professionnel et décou-
vrir d’autres métiers. « Ce n’est que du
sur-mesure et des ajustements. Deux
accompagnants d'élèves en situation
de handicap les accompagnent, mais
vingt-quatre heures, c’est peu. Quand
ils arrivent ici, il faut qu’ils aient un mi-
nimum d’autonomie sociale car nous
sommes un gros établissement de 750
élèves ». Au minimum, ils réalisent
six semaines de stages, auxquels
d’autres peuvent s’ajouter pour aider
les lycéens dans leur projet. « On
aimerait à terme trouver des parte-
nariats avec des entreprises diverses
pour travailler ensemble et casser les
idées reçues. On a tous quelque chose
qui ne va pas. Eux, ils se fatiguent vite et
nécessitent un emploi du temps adapté,
mais ce sont des jeunes très ponctuels,
attentifs et fiables. Le principal est que
chacun trouve sa place et s’épanouisse
avec des gens bienveillants ». L’appel est
donc lancé !


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